Selon une étude récente d’Industrie Canada, « les entrepreneurs n’ont ni l’expérience, ni les connaissances, ni la vision nécessaires pour diriger leur entreprise. Même lorsque l’entreprise avance en âge et que les gestionnaires deviennent plus expérimentés, le manque de connaissances et l’absence de vision demeurent des lacunes cruciales… »

La conséquence principale de ce manque d’expérience, de connaissances et de vision est facile à identifier : l’entreprise finit par manquer de fonds pour continuer à opérer et doit cesser ses activités.

De très nombreux spécialistes et penseurs – 11 000 guides de gestion sont publiés annuellement dans le monde! – se sont penchés sur ces échecs et ont très bien identifié ces défis de savoir-faire qui peuvent sortir une entreprise du gouffre, que ce soit en gestion, en production ou en marketing.

Mais par-dessus toutes ces analyses, un enjeu fondamental est omis : la conscience de soi et des autres, soit tout ce qui relève du domaine du savoir-être.

La cause fondamentale de l’échec

Oui, bien sûr, toutes les réponses aux questions les plus fréquentes dans le domaine du savoir-faire existent :

  • Modèle d’affaires : il est viable ou pas?
  • Les revenus : les clients seront-ils prêts à en payer le bon prix ou pas?
  • L’exploitation : avons-nous la capacité à l’interne de livrer ou pas?
  • La rentabilité : sommes-nous capables de tirer un profit ou pas?
  • Etc.

La quasi-totalité des gens voient dans cette liste des causes potentielles d’échec; or, c’est une erreur : ce ne sont pas des causes mais les effets d’une cause plus profonde. Car la cause fondamentale de l’échec, c’est le manque de conscience :

  • la conscience de la bonne chose à faire au bon moment;
  • la conscience de maîtriser les processus;
  • la conscience d’énoncer clairement ses intentions et directives à son équipe.

Ce manque de conscience se manifeste de plusieurs façons chez un entrepreneur :

  • il ne sait pas ce qu’il devrait normalement savoir;
  • il croit qu’il sait ce qu’il doit savoir, mais ce n’est pas le cas, il se trompe;
  • il croit qu’il sait tout et ne considère pas important de valider son savoir avec son équipe ou à l’externe il souffre de résistance au changement.

Malheureusement, les ouvrages et formations en affaires ne permettent pas de développer autant son savoir-faire que son savoir-être.

Et comme bon nombre d’entrepreneurs n’ont pas cette formation ou ces connaissances à la fois de leadership et de gestion, ils peinent à identifier les causes de leurs problèmes, ils n’ont pas le réflexe de trouver de l’aide pour régler ceux-ci ou n’ont peut-être même pas le réseau ou les ressources pour le faire.

Conséquemment, les entrepreneurs angoissent et se sentent seuls. Ils font de leur mieux avec ce qu’ils savent, ce qui se révèle souvent insuffisant, comme en témoigne cette triste statistique :
la moitié d’entre eux mettront la clef dans la porte de leur entreprise dans les cinq premières années d’opération…

Par ailleurs, et encore trop souvent, nous entendons des commentaires de ténors de l’entreprenariat dire que s’ils avaient su d’avance ce dans quoi ils s’engagent, ils ne seraient pas allés de l’avant, une façon de dire qu’on ne peut faire autrement.

Autant dire qu’envoyer nos entrepreneurs à l’abattoir est normal! Vous l’aurez compris, je ne suis pas d’accord!