Dans le développement psychologique d’une personne, l’ego aide entre autres à construire l’estime de soi. Or, vient un moment où cette estime a assez grandi; si elle croît davantage, elle rend une personne égoïste, moins ouverte aux autres, imbue d’elle-même, etc.

Dans le développement d’une entreprise, c’est pareil : ça prend de l’ego pour se croire assez fort et confiant pour mener à bien ce projet, mais à partir d’un certain point, l’ego d’un dirigeant peut générer des problèmes majeurs, voire néfastes dans une entreprise.

Lorsqu’il prend trop de place, l’ego devient une croyance malsaine en sa propre importance. Il prend votre propre image de soi et la transforme en obsession. Il convertit aussi cette belle confiance en vous, bénéfique, en arrogance. L’auteur Pat Riley nomme cette situation « la maladie de soi » (the disease of me).

Une confiance en soi digne de ce nom est tout autre : c’est paradoxalement une qualité naturelle de l’absence d’ego. La confiance en soi qui ne repose pas sur l’ego est une liberté fondamentale qui n’est plus soumise aux contingences émotionnelles, une invulnérabilité face aux jugements d’autrui, une profonde acceptation intérieure des circonstances, quelles qu’elles soient.

« L’ego ne peut procurer qu’une confiance factice, construite sur des attributs précaires – le pouvoir, le succès, la beauté et la force physiques, le brio intellectuel et l’opinion d’autrui – et sur tout ce qui constitue notre image. »

Matthieu Ricard

Comment et quand l’ego se manifeste-t-il?

Lorsque l’on cherche trop l’approbation d’autrui : toujours se demander ce que les gens vont penser de soi avant d’agir.

Lorsque nous avons du succès : notre ego nous amène à croire que notre avenir sera lui aussi gage de succès, et que nous l’obtiendrons sans faire trop d’efforts.

Lorsque nous connaissons l’échec : à cause de notre ego, nous avons tendance à vouloir sauver la face au lieu de reconnaître nos échecs.

Comment s’en affranchir

L’ego n’est pas nous : c’est une image de nous. Toujours selon Matthieu Ricard, « l’ego n’est qu’une illusion. S’en affranchir ne revient pas à extirper le cœur de notre être, mais simplement à ouvrir les yeux ».
Le défi n’est pas d’en prendre conscience maintenant, mais bien de s’assurer d’en rester conscient, donc d’être vigilant.

Dans livre Ego is the Enemy, Ryan Holiday offre quelques pistes pour s’affranchir de son ego et nous invite à pratiquer la vulnérabilité et l’humilité, puis à s’éloigner de tout ce qui flatte (ex. : les médias sociaux) et qui émet des jugements. D’ailleurs, toutes ces prises de position ne visent-elles pas parfois à briller, donc montrer à quel point notre point de vue est pertinent et éclairé.

 

Et vous, comment se porte votre ego?